Interview d’Éléonore Testas, Talent Acquisition Specialist chez Abylsen
Éléonore Testas, Talent Acquisition Specialist chez Abylsen, partage son approche du recrutement et de l’expérience candidat dans le secteur du conseil en ingénierie. Elle revient sur les spécificités du métier, l’importance de la transparence, et ses conseils concrets pour bien se projeter dans un poste.
Est-ce que tu peux te présenter et présenter un peu Abylsen, ce que vous faites ?
Oui, avec plaisir. Abylsen, c’est une société de conseil en ingénierie. Ça veut dire concrètement qu’Abylsen propose à ses clients – qui sont exclusivement des entreprises, et majoritairement industrielles – des services de conseil. Donc concrètement, c’est envoyer un consultant chez une entreprise cliente pour une mission définie. Souvent, sous la forme d’un projet que l’entreprise doit livrer.
Et c’est sur du temps passé, donc ça veut dire que les consultants passent un certain temps chez l’entreprise cliente. Parfois, ça peut aussi être avec des formats un peu différents, par exemple avec plusieurs consultants ou la demande d’un livrable clé en main.
Donc ça, c’est ce que fait Abylsen. Et ce que moi je fais chez Abylsen, c’est que je recrute des fonctions support – toutes les fonctions qui permettent à une entreprise de bien fonctionner, type comptabilité, juridique, RSE – et je recrute également les fonctions business, qui jouent un rôle plus commercial, justement envers les entreprises clientes, donc un rôle commercial B2B, et sont aussi les managers de nos consultants.
Je crois qu’il y a eu une évolution, une réorganisation d’Abylsen récemment, des sociétés qui en font partie ou du groupe au-dessus. Est-ce que tu peux nous expliquer ?
Effectivement, Abylsen fait partie d’un groupement d’entreprises de conseil qui s’appelle House of ABY. On y retrouve ABMI, un autre acteur du conseil en ingénierie, Greenworking, qui fait plutôt du conseil en management et organisme de formation très axé sur les nouveaux modes de travail. On retrouve aussi des sociétés un peu moins connues du grand public, comme Rtone. Et en fait, l’idée, c’est que toutes ces sociétés de conseil font maintenant partie du même groupement et qu’il peut y avoir des synergies sur des projets clients. On peut mettre nos forces en commun. Ça, c’est depuis le début de l’année. C’est une vraie force.
Et je pense que pour les talents qui peuvent nous rejoindre, ça a aussi un intérêt, parce que tu sais que tu peux te retrouver à travailler sur des projets de plus grande envergure grâce à House of ABY.
J’imagine qu’avec plusieurs marques et activités différentes, il y a un travail à faire sur la culture. Notamment sur la différence entre la culture d’entreprise souhaitée et la culture perçue. Qu’est-ce que tu peux nous dire là-dessus ?
Ce que je peux dire, c’est qu’on a évidemment des points communs et une culture commune. Sinon, on ne se serait pas rejoints sous la bannière House of ABY. Moi, de mon côté, c’est quelque chose que je prends en compte dans le recrutement. On ne recrute pas juste « pour une marque de House of ABY », elles ont chacune leurs attentes et leurs différences.
Ce qui est important dans mon rôle envers les candidats, c’est la transparence. Je trouve que parfois, le côté « culture d’entreprise » peut avoir quelque chose d’un peu fumeux, un peu langue de bois – on dit « notre culture d’entreprise c’est ceci, c’est cela ». Moi, j’essaie de beaucoup axer mes entretiens sur du concret : des exemples précis de comment va fonctionner leur job, leurs tâches, ce qu’on va attendre d’eux. Et je trouve que ça illustre assez bien notre culture, qui est très tournée vers l’action et le concret.
J’essaie d’aborder ça de la manière la plus honnête possible pour éviter le décalage entre culture réelle et culture perçue. Ce n’est pas évident de se rendre compte de comment ça fonctionne vraiment à l’intérieur. Je propose aussi parfois des mises en situation, des simulations, voire des demi-journées d’immersion. Finalement, c’est ça le plus important : s’approprier les choses, voir si ça correspond ou pas au candidat.
Vous êtes nombreux. Est-ce que tu voudrais nous parler de quelqu’un en particulier, ou mettre en avant une personnalité chez Abylsen ?
Oui, je vais mettre en avant une personnalité à la fois pour ce qu’il est, et pour son métier. Je disais que je recrute beaucoup de fonctions business, donc souvent des business managers chez Abylsen. Ce sont des personnes avec une triple casquette : commerciale (prospection téléphonique, rendez-vous avec des entreprises clientes), recrutement (trouver et recruter les bons consultants) et management (être leur référent).
C’est un poste que je connais bien, j’en ai recruté beaucoup depuis trois ans. Notamment Marouen, un des tout premiers que j’ai recrutés. J’ai commencé en janvier 2022, et j’ai recruté Marouen en septembre 2022. Son entretien m’a marquée : il s’était beaucoup livré sur son histoire personnelle, familiale, et ça montrait que tous ces éléments le motivaient profondément pour ce poste. Il y avait une vraie cohérence dans son parcours, son histoire, ses envies. C’était un entretien assez intime, très convaincant.
Aujourd’hui, il est toujours business manager chez Abylsen, à l’agence d’Aix-en-Provence. Un mois et demi après son arrivée, on a fait un bilan : il était très enthousiaste, il avait mis 10/10 à son expérience. Il est très épanoui, obtient d’excellents résultats. J’ai enregistré un podcast avec lui à l’automne, disponible sur notre page YouTube et LinkedIn. Je l’interviewe sur son parcours, ce qu’il aime dans son métier, ce qui lui plaît. Il est toujours aussi épanoui. C’est une fierté de voir que mon métier a contribué à cela.
Peux-tu nous parler du quotidien des équipes, de l’énergie qui s’en dégage ?
On est plusieurs milliers dans la société, mais répartis en agences aux quatre coins de la France, et même d’Europe. Chaque agence fonctionne un peu comme une start-up : les équipes sont assez petites, très proches, souvent en open space, avec beaucoup d’entraide – par exemple sur la prospection téléphonique.
Dans mon équipe recrutement corporate, il y a une bienveillance énorme, entre nous et envers les candidats. On a à cœur de répondre aux besoins du terrain, et on se met vraiment au service du business. C’est une équipe avec laquelle j’éprouve beaucoup de plaisir à travailler pour ces valeurs-là, et pour le côté très solaire qui s’en dégage.
Pour ceux qui postulent, as-tu des conseils ou des « tips secrets » ?
Oui ! Déjà, sur notre page LinkedIn ou YouTube, il y a déjà des vidéos avec des conseils pour les entretiens. Plus personnellement, je dirais qu’il faut arrêter de rêver une entreprise et plutôt se concentrer sur le métier.
Je pense notamment aux profils juniors. En école, on nous pousse à rêver d’une entreprise idéale – Disney, Tesla, Apple… Moi-même, j’étais dans cette logique. Mais je crois qu’il faut inverser la démarche : vraiment chercher à comprendre le métier. Pour préparer un entretien, je recommande aux candidats de se projeter très concrètement dans le quotidien du poste. Par exemple, si on postule pour être business manager : qu’est-ce qu’un business manager fait le mardi ? Le jeudi ? Rendre les tâches concrètes.
Ce que fait l’entreprise, on peut en parler ensemble pendant l’entretien. Mais le plus important, c’est la projection dans le job. C’est différenciant, et ça aide aussi le candidat à mieux comprendre s’il est fait pour ça.
Et à un candidat qui hésite à vous rejoindre, tu dirais quoi ?
Que c’est normal et sain d’hésiter ! C’est une décision importante. Je leur dirais d’être transparents, de m’appeler, de poser leurs questions. Même s’ils hésitent entre plusieurs entreprises, qu’ils me le disent. Ce ne sera jamais mal pris. La transparence, l’ouverture, la proactivité : c’est toujours bienvenu.
Ça dépend aussi du stade du process. Si on est au début, on peut en discuter. Si c’est à l’étape de l’offre, il y a sans doute moins de questions, mais il faut toujours oser demander. Je préfère qu’on s’en parle franchement.
