Interview de Jean Etcheberry, Responsable RH et Recrutement au Cercle des Langues
Jean Etcheberry, Responsable RH et Recrutement au Cercle des Langues, revient sur la structuration de la fonction RH dans un contexte de forte croissance. Il partage sa vision du rôle stratégique des RH, l’importance de la culture d’entreprise, et les défis à venir pour 2025.
Est-ce que tu peux te présenter, et présenter ta structure, le Cercle des Langues ?
Très bien. Je me présente, Jean Etcheberry. Je m’occupe de tout ce qui est ressources humaines et recrutement au Cercle des Langues. Pour résumer, je suis tout le cycle de vie d’un employé au sein de l’entreprise. Ça commence avec le recrutement : l’accompagnement et la gestion de tout le parcours, avec également tout ce qui est marque employeur, communication externe, représentation de l’entreprise à l’extérieur d’un point de vue candidat.
Ensuite, il y a tout l’aspect légal, gestion administrative du personnel, gestion de carrière et conseil aux managers dans l’accompagnement de leurs équipes. Cela va jusqu’à des sujets d’office management : aménagement, agrandissement, organisation des locaux et des plans de travail, ainsi que l’événementiel.
J’ai aussi quelques missions ponctuelles de représentation auprès de prestataires externes, et je travaille en lien avec le DAF sur la comptabilité et la facturation, intimement liées à mon métier.
Concernant le Cercle des Langues : on est une entreprise qui propose de la formation linguistique. Historiquement centrée sur l’anglais, depuis fin 2024, nous avons intégré également l’espagnol, l’italien, l’allemand et le français. On s’adresse à deux types de publics : le grand public (B2C), et les entreprises (B2B), de la start-up au grand groupe, en passant par les DRH, les directeurs formation ou les dirigeants.
Aujourd’hui, on est 75 employés, plus de 230 professeurs, pour un chiffre d’affaires de plus de 10 millions d’euros fin 2024. On souhaite continuer à se développer en 2025 sur trois axes majeurs : humainement, avec de nombreux postes ouverts ; au niveau de notre offre, avec ces nouvelles langues ; et sur notre plateforme digitale, pour qu’elle soit plus ergonomique, impactante et innovante. On souhaite aussi conquérir davantage de parts de marché, en France et à l’avenir, peut-être à l’international.
Comment s’organise ton périmètre RH au sein du Cercle des Langues ?
C’est lié à mon arrivée en mai 2024. La volonté des fondateurs, François et Ruben, était de réinternaliser des fonctions qui avaient été externalisées : RH, suivi du personnel, recrutement, paie…
Il y avait un enjeu d’optimisation, de digitalisation et de rythme autour de la fonction RH. J’ai d’abord établi un diagnostic, un « rapport d’étonnement », puis ajusté l’organisation et le temps de travail. Il a fallu « trouver notre langue commune », si je puis dire. Un dirigeant avec une vision commerciale ou organisationnelle n’a pas toujours les mêmes lunettes qu’un RH. C’était un vrai travail de dialogue.
Ensuite, on a réorganisé le fonctionnement interne. Les managers ont repris des responsabilités dans la gestion de leurs équipes, et j’ai créé une fonction RH qui sert aussi d’intermédiaire, de zone franche entre les équipes et la direction. Je ne suis pas dans l’opérationnel quotidien, donc je peux être disponible pour les sujets de carrière, de bien-être, de rémunération.
Concrètement, mon travail s’articule autour de trois grands axes :
- Une permanence RH pour la gestion du personnel,
- Une digitalisation forte, notamment avec l’intégration d’un nouvel ATS,
- L’identification de l’essentiel, pour ensuite aborder des projets plus spécifiques.
On fonctionne par projets réguliers, en mode collaboratif. Les RH, c’est un métier de médiation, de communication. Une bonne idée peut être mal perçue si elle est mal expliquée. On avance étape par étape, en testant, en structurant, puis on constituera une équipe RH plus large à terme.
Tu as aussi parlé de marque employeur. Qu’est-ce que tu peux nous en dire ?
C’est devenu essentiel. On le découvre de plus en plus au Cercle des Langues. Il y a presque une logique commerciale dans la manière de se présenter.
En chasse de tête, on m’a appris dès le début que le marché s’était inversé. Ce ne sont plus les entreprises qui font des shortlists de candidats, mais l’inverse. Il faut séduire. Mais attention : le candidat reste moteur, c’est lui qui veut nous rejoindre. L’entreprise doit être transparente, intéressante, cohérente.
C’est important dans mon propre discours, dans le respect du candidat, de son temps, de ses données. C’est aussi important en interne : il peut y avoir un décalage entre la réalité et la perception externe. On veut que les collaborateurs soient fiers de leur entreprise, et qu’ils aient envie d’en parler.
On travaille donc sur des actions concrètes : cooptation, communication interne, reconnaissance. On benchmarke aussi des démarches de labellisation sur la qualité de vie au travail. On affine chaque année notre baromètre RH interne, lancé en 2023.
Et comment décrirais-tu la culture d’entreprise du Cercle des Langues ?
On fait un métier très humain. On accompagne des clients dans des projets personnels ou professionnels importants, parfois très émotionnels. On recrute donc des personnes empathiques, altruistes, tournées vers les autres.
La culture est jeune, dynamique, sérieuse et humaine. L’humain est au centre. Chaque pôle est structuré autour de petits collectifs managés avec bienveillance et proximité.
On fonde tout cela sur trois valeurs :
- Exactitude : précision, vérité, transparence,
- Performance : pas seulement une performance chiffrée, mais un dépassement de soi, à la manière d’un objectif sportif. Elle est valorisée avec un système de rémunération variable universel et connu de tous,
- Esprit d’équipe : on conjugue nos résultats au pluriel. La collaboration est clé. Les loups solitaires ne fonctionnent pas bien chez nous.
Une actualité ou un dernier mot à partager ?
Oui. On vise le cap des 100 collaborateurs cette année. C’est rare en 2025, mais notre croissance est saine et mesurée. On a encore 25 postes à pourvoir, et c’est une excellente nouvelle !
C’est possible grâce à notre santé économique et une super équipe managériale, en grande partie issue de promotions internes. On agrandit nos locaux, on améliore le cadre de travail, on change d’échelle, d’identité, mais toujours avec une attention à l’humain.
Enfin, nos nouvelles langues (espagnol, italien, allemand, français) viennent enrichir notre offre et ouvrent la voie à de nouveaux horizons — y compris potentiellement à l’international. On est très fiers de cette dynamique.
